Luc Müller : field recordings et batterie/percussions
Olga Kokcharova : field recordings et électronique

Le projet Lucida sonĝo explore l’idée que le paysage sonore d’un lieu influence la façon dont nous construisons notre relation avec lui. Il résonne en écho avec certaines préoccupations de l’ethno-acoustique, domaine qui étudie l’environnement sonore des lieux d’habitation ou des sites sacrés des peuples qui occupait autrefois un territoire. À partir des données sonores collectées, les chercheur·euse·s reconstituent les éléments de leur culture (par exemple, une vision de la musique ou des rites).
En se basant sur ces recherches, Luc Müller et Olga Kokcharova ont débuté leur travail par deux résidences de plusieurs semaines, une en hiver dans les Alpes enneigées en Suisse, l’autre en été dans la forêt caniculaire du Gran Chaco au Nord de l’Argentine. Ils se sont plongés dans ces deux environnements au caractère très différent, en se questionnant sur la façon dont leur présence transforme ces endroits et en retour, sur la manière qu’ont ces lieux de nous transformer nous-même. Ils ont voulu créer de la musique dans cet équilibre fragile entre les sons apportés et ceux qui naissent de la rencontre avec ces territoires nouveaux. Ils ont cherché de nouvelles formes de création sonore qui ne sont pas imposées au lieu, ni en sont extraites, mais qui y sont intimement imbriquées.
Après avoir accumulé une centaine d’heures d’enregistrements documentant ces expériences, ils se lancent dans le travail de composition afin d’élaborer un programme de pièces mixtes pour bande multipiste, électronique et percussions. Il s’agira lors de cette résidence, de composer avec la notion de l’espace (celui des sons enregistrés rencontrant ceux des instruments électroacoustiques), mais aussi d’invoquer la mémoire des environnements sonores expérimentés en les confrontant à la présence scénique.