
Pour un homme trempé dans du son.
Une composition musicale pour la scène de Jean-Léon Pallandre.
Une Commande du GMEA, avec le soutien de l’Etat.
Coproduction GMEA – Centre National de Création Musicale d’Albi-Tarn et le Centre Culturel André Malraux – Scène Nationale de Vandoeuvre lès Nancy.
Avec le soutien de la plateforme de recherche Virage.
Direction artistique, écriture et interprétation : Jean-Léon Pallandre.
Régie générale, régie son, prise de son, mixage : Benjamin Maumus.
Conception et réalisation du dispositif interactif : Pascal Baltazar.
Création lumière, régie lumière : Cédric Cambon.
Collaboration à la mise en scène : Anna Pietsch.
Fabrication des gants : PolPerez.
Qu’est-ce qu’entendre ?
C’est s’éprouver comme corps au monde, sentir en soi sa propre vibration à l’air modulée. Se savoir pétri sans fin de mouvement d’air. Quelle plus belle occasion d’allégorie du geste d’entendre que l’apologie discrète de cette vertu, le courage ? Le courage tout à la fois s’élance hors de soi et rassemble son être tout entier.
Écrire et bâtir sur Le courage, par allusions voilées, c’était offrir à coup sûr le matériau adéquat à la matière du spectacle : le corps au monde.
Le Courage vise à mobiliser l’écoute en un partage de la simple épreuve du corps à l’espace.
Ce sont alors dix tableaux, comme les assauts de dix moulins à vent, proposant chacun une configuration originale et un développement spécifique de la relation du corps à l’espace sonore. Cette exploration se construit en appui sur les outils que sont le dispositif de spatialisation du son et le dispositif d’interaction gestuelle, et parallèlement l’écriture du spectacle déploie, en un cheminement progressif divers registres de la présence au monde, corporelle, gestuelle, oratoire, humaine…
Pour un acteur trempé dans du son.
Jean-Léon Pallandre
Un voyage
Le Courage, c’est un voyage imaginaire, plein de douceur, d’émotions et qui parle à tous nos sens. 10 tableaux, 10 occasions de rêver et de se souvenir d’instants précieux : la sensation de fraîcheur des pieds dans l’eau d’un petit ruisseau, les oiseaux qui annoncent le Printemps, le chant du coq qu’on entend au loin, l’orage qui laisse place à la pluie, la douce odeur du matin qui s’éveille et jusqu’au trafic routier, à l’avion qui passe... 10 tableaux de nature et de vie à découvrir et à re-découvrir avec les oreilles, les yeux, le corps, les souvenirs… ! Ce spectacle, véritable petit bijou à vivre en solo ou en famille, nous entraîne dedans et dehors. Un clin d’oeil de Jean Léon et hop ! Le public est transporté sur les ailes d’un papillon, sur le dos d’une grenouille, ou dans les cages d’un poulailler... On sent avec nos oreilles, on goûte avec nos yeux et on devine ce doux parfum de fleur d’oranger, de jasmin, de miel et de chèvrefeuille que l’on a croisé jadis....
Un corps qui parle !
Un homme seul en scène, dialogue avec tous ces éléments naturels. Il créé un espace sonore et visuel avec son corps, son mouvement.... Un corps qui parle ! Il nous fait partager ces moments de nature et de bonté qu’il a vécu et qui nous rappelle à tous, un instant sur notre chemin. Le courage nous invite à partager ces moments de douceur, à vivre à nouveau ou découvrir de nouveaux sens..
Laurence Dune
Musicien phonographiste, artiste sonore, je défriche depuis une vingtaine d’années un travail de création qui explore les relations entre l’audible, l’espace et la mémoire. Mon matériau, c’est l’entendre. Je le cultive de multiples manières : de concerts en projets d’édition, de spectacles en installations.
Le courage, nouveau prolongement de cette démarche poétique, met en jeu ma présence physique au plateau dans un mouvement d’écoute. J’ai été amené à mesurer combien l’écoute est un geste qui engage le corps dans son entier, et à comprendre que la relation musicale est bien une sorte de corps-à-corps. Je me suis intéressé à cette relation (particulière et singulière) du corps à l’espace audible, mon désir étant d’installer une qualité d’écoute tant physique que spatiale.
Deux procédés complémentaires m’ont permis de cheminer dans cette voie : d’une part, avec l’aide de Benjamin Maumus, j’ai composé l’espace sonore en m’appuyant sur une technique de prise de son dite hexaphonique, où l’événement sonore est capté par six micros disposés en cercle. Précisément restitué, ce mode de prise de son permet d’offrir à l’auditeur la sensation de baigner dans un volume sonore (plutôt que de percevoir une information frontale). Nous nous sommes mis à l’écoute de divers paysages d’été, dans la Drôme, auscultant la respiration des lieux, le jeu des volumes.
D’autre part, avec l’aide de Pascal Baltazar, j’ai travaillé au plateau avec divers instruments d’interaction entre le mouvement du corps et celui de la matière sonore, de sorte que mon comportement physique soit en résonance intime avec la vie du son. Discrets, divers procédés interactifs précisément calibrés permettent de jouer d’une relation fine entre mes gestes, mes déplacements et le développement de la matière sonore. Mon corps dans l’espace devient l’instrument. Homme écoutant, fouillant et jouant mon écoute, j’incarne ce « personnage trempé dans du son ».
Cette méthode de travail m’a ainsi permis d’explorer notre geste d’écoute sous cet angle nouveau. L’écriture du spectacle s’en est trouvée vivifiée, et c’est cette relation sensible, spatiale à la matière sonore que j’essaie, dans une approche poétique, de partager avec l’auditeur-spectateur.
La scénographie du Courage est conçue pour que le spectateur partage au plus près avec moi cette expérience d’écoute : la configuration précise de l’ensemble des seize haut-parleurs permet de plonger l’auditeur dans un espace sonore de haute définition, expressif, mouvant.
À l’intérieur de ce dispositif, j’incarne un personnage qui, au fil du spectacle, joue un parcours en dix tableaux où le mouvement du corps et le jeu de la voix s’inscrivent dans l’espace sonore et le modulent. Je joue donc des actions qui existent à la fois dans leur qualité propre de mouvement et comme gestes instrumentaux conduisant la matière sonore. L’émotion poétique, pour le spectateur, résulte sans doute de la sensation qu’il peut avoir d’une relation à la fois de correspondance et d’étrangeté entre ce qui est donné à voir et ce qui est donné à entendre. Il voit un personnage trempé dans du son, et qui lui parle, allusivement, de son écoute.
Jean-Léon Pallandre
Deux dispositifs techniques légèrement différents peuvent être mis en place, selon la
jauge, le volume de la salle, et l’intimité souhaitée. La version « de chambre » s’adresse à une jauge limitée de 80 spectateurs dans un espace de 15mx15m (grand plateau). Il est possible dans cette configuration de jouer deux fois dans la journée. Une version « large » est conçue pour adapter la proposition à une salle plus grande, avec un rapport plateau/salle plus traditionnel. L’installation technique, pour le son, est légèrement différente selon l’option. La précision de l’installation, dans tous les cas, sera impérativement à respecter.