
De nouvelles écritures :
Les environnements numériques d’écritures, alliés aux nouvelles interfaces, autorisent le retour du geste dans le contrôle des événements ; ils placent ainsi le régisseur en situation d’interprète. Par exemple, pour un musicien, il amène par l’extension de son geste via des capteurs, contrôleurs, la capacité de lui confier l’interprétation des caractéristiques nouvelles comme, par exemple, le contrôle d’une trajectoire de son dans l’espace ou la simulation d’espace sonore contrôlée par un simple déplacement de corps sur un plateau de théâtre.
De nouveaux dispositifs développés dans les travaux de recherche, visent eux, à permettre l’écriture de paramètre de médias entre eux : un seul déplacement d’un comédien ou autre personne peut contrôler dans un seul geste une baisse d’intensité de la lumière, un déplacement de son dans les haut-parleurs, et la modification, au rythme de son déplacement, de couleurs dans une image exemple. L’enjeu n’est pas de remplacer des rôles, mais de façon plus créative, d’ouvrir la porte à de nouvelles écritures esthétiques. La question du son dans l’espace, de son écriture et de son écriture liée aux autres médias, traverse aujourd’hui de très nombreux spectacles. La situation traditionnelle des dispositifs de sonorisation n’échappe pas à ces bouleversements en cours.
De nouveaux territoires de création :
Tant dans ses accompagnements, accueils, commandes, productions que dans ses propres réalisations, le GMEA explore et défriche de nombreuses voies d’application qui ouvrent de nouveaux territoires de création. Si de par nos missions, leurs applications concernent bien sûr le champ musical et par extension celui du sonore, elles concernent aussi de nouvelles façons de créer la relation au public et qui en prolongent les contenus. Comme, par exemple, le concept du Concert Prolongé ou celui du théâtre prolongé qui permet de tisser des transmédialités riches ouvrant ainsi de nouvelles voies au développement des publics.
Des demandes d’accompagnement croissantes :
C’est, face aux demandes, et dans une volonté de dissémination et d’appropriation par tous, des applications issues de la recherche, mais aussi face à une demande de transmission et d’accompagnement des savoir-faire issus des années de l’expérience du GMEA, que se dessine aujourd’hui la volonté de structurer un réseau interrégional et potentiellement transfrontalier autour de ces pratiques. Loin de nous l’idée d’une expansion « à tout va » puisque c’est bien naturellement dans la dynamique de ses relations artistiques que le GMEA est aujourd’hui confronté à une approche territoriale plus grande que son territoire immédiat. C’est aussi une nécessité du temps que de penser des organisations en réseau sans parler des circulations plus larges qui permettent en conséquence des partenariats plus diversifiés et enfin, par là même, des surfaces économiques offrant résistance à la dureté de la crise.
De notre point de vue, il ne s’agit pas non plus d’imposer des façons de faire, encore moins des recettes ou organiser une quelconque hiérarchie de connaissances ou de savoirs. Il s’agit de manière très réaliste et en résonance avec les demandes des acteurs sur le terrain, d’initier des mises en réseaux, de créer un partage intelligent des savoirs, de permettre dans une attitude de co-construction un enrichissement dans le respect des singularités de chacun sur le territoire. Afficher clairement les singularités de chacun, forme plus justement que des mutualisations parfois suggérées à pas forcés, les conditions d’une complémentarité féconde des acteurs concernés. C’est dans cet esprit que le GMEA réfléchit avec ses partenaires son développement.